10 Septembre 2017
Lieux de rencontre et d'échange, les maisons de thé sont depuis des siècles au cœur de la vie sociale de nombreux Chinois. Contrairement à ce que l'on pourrait croire au premier abord, les Cha Guan (茶馆), ou maison de thé, ne sont en Chine que rarement des lieux de dégustation qui proposeraient des thés d'exception et où le "Gong fu" serait de rigueur, et les salons de thé chinois ne sont pas sans rappeler nos cafés français! On s'y retrouve, discute, on y prend rendez vous, on y lit le journal et commente l'actualité. Avant la généralisation de la télévision et des journaux ces salons de thé étaient d'ailleurs le lieu de prédilection ou s'échangeaient et circulaient informations, actualités et ragots. Certains passent ainsi leur journée dans les salons de thé, notamment les personnes âgées qui s'y retrouvent jour après jour devant un gaiwan ou une partie de mahjong. Car les Chinois aiment parier et sont très joueurs. Il est pratiquement impossible de sortir dans la rue en fin d'après midi sans entendre le bruit de dominos de mahjong qui s'entrechoquent ou de voir quelques chinois occupés à jouer aux cartes ici ou là, et le salon de thé est bien entendu le lieu par excellence du jeu.
- Salon de thé chinois à paris
Salon De Thé Chinois À Paris
Un mobilier «importé de Chine, comme nos boîtes à thé», indique Marie-Hélène Truong. Aux murs, une exposition dédiée aux «Pionniers de l'art contemporain en Chine» (2). Sur des étagères, des livres attendent les curieux. Il y a quelques jours, Chines (éd. de la Martinière), livre du photographe Marc Riboud, décédé en 2016, était présenté ici. Le lieu se veut à la fois salon de thé et espace culturel. En ce tout début de matinée, Marie-Hélène Truong nous a servi un Puits du dragon, célèbre thé vert chinois. «Il est riche en vitamine C et en antioxydants, parfait pour faire glisser le plus copieux des petits déjeuners», explique-t-elle. Effectivement, en plus de sa couleur tendre, la boisson dégage un goût délicat qui s'accorde bien avec un organisme en phase de réveil. «Le Puits du dragon est cultivé à Hangzhou, dans la province de Zhejiang. Ses feuilles sont séchées au wok afin de stopper leur fermentation», complète Yu Zhou, professeur de chinois, spécialiste de la cuisine et de la civilisation chinoises.
- Le repas -
J'ai d'abord pris un thé assez cher, 6, 50 euros, sauf qu'on vous laisse tout un thermos pour vous resservir, il m'a donc fait l'après-midi. Lorsque j'ai papoté avec la chef, je lui ai demandé quelle pâtisserie elle me conseillait d'essayer et elle m'a dit "le gâteau au porc séché avec des petits bouts de jambon, de la ciboulette". Ca ne coûte que 3 euros. Après mon kebab, j'avais plutôt envie d'un truc sucré mais j'aime me laisser guider. D'ailleurs c'est sucré. Le pain est dit chiffon ou chifeng, c'est un peu comme un pain brioché mais la pâte est moins travaillée. C'est original, la consistance aussi est honnête, ce côté mou du pain avec quelques bouts de jambon croustillants. C'est une création de la chef pâtissière assez hallucinante, bien qu'on retrouve dans plusieurs pays du sud-est asiatique cette culture du porc séché en dessert. Létitia de l'excellent blog culinaire Piment Oiseau m'a parlé d'une glace au porc séché qu'elle avait mangé à Taïwan, on m'a aussi évoqué des gâteaux de ce type en Thaïlande et j'en passe.